Name: Quel est ce fruit étonnant et rare de plus en plus convoité?
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Quel est ce fruit étonnant et rare de plus en plus convoité?

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ActualitésLe fil des CoopsLe fil des CoopsIl n’est pas présent sur les tablettes des épiceries. Et pourtant, ce fruit au goût de banane et de mangue, à la texture crémeuse, était commun en Amérique du Nord, semble-t-il, avant l’arrivée des colons.Jacques-Cartier s’en était même fait offrir à son arrivée dans la Baie-des-Chaleurs, selon Vincent Renaud, spécialiste de ce curieux végétal.Il s’agit du pawpaw! Un fruit tropical originaire d’ici, ou presque, qui fait saliver de plus en plus de monde et qui commence à faire sa place dans les assiettes des Québécois.M. Renaud, un horticulteur amateur de Farnham, est rapidement tombé sous le charme du pawpaw, le seul arbre à fruit tropical ayant réussi à s’enraciner autant au nord du continent.«C’est un arbre très résilient et très ancien, on a déjà trouvé des fossiles datant de 55 millions d’années. C’est fascinant qu’il vienne d’une époque si lointaine, comme les gynkgo [par exemple].»Des dizaines de personnes en auraient dans leurs jardins au Québec afin de se régaler de ses fruits pour leur propre consommation. On en trouve également en Ontario et en Nouvelle-Écosse.Le groupe Facebook que dédie M. Renaud à ce fruit indigène d’Amérique du Nord depuis trois ans a contribué à le faire davantage connaître.Les quelques dégustations organisées ces dernières semaines à Farnham et à Saint-Jean-sur-Richelieu, entre autres, ont participé à faire mousser l’intérêt pour ce fruit méconnu.Le groupe Facebook Pawpaw (asiminier trilobé) compte aujourd’hui pas moins de 5800 membres, soit 2000 de plus qu’il y a quelques semaines.L’une de ces dégustations a d’ailleurs eu lieu samedi dernier au centre de jardinage FleurExcel, à Farnham, et a attiré environ 400 personnes, selon la copropriétaire Marie-Claire Bisson-Neeser.«C’était la folie. On ne s’attendait pas à avoir autant de monde. Les gens ont adoré ça.»«J’étais tellement contente d’avoir pu proposer cette activité lors de la journée Vérité et réconciliation [le 30 septembre, en hommage aux survivants des pensionnats autochtones, NDLR], ajoute-t-elle. Ce fruit, ça fait partie de notre histoire.»Vincent Renaud a déjà planté une soixantaine d’arbres pawpaw sur son terrain de près de quatre acres, et depuis quatre ans. Plusieurs devraient commencer à donner des fruits l’année prochaine.On est encore à des lustres d’une éventuelle production à grande échelle au Québec et au Canada, la faute peut-être à la fragilité de ce fruit, qui «voyage mal», dit ce passionné du pawpaw, car il est «fragile».Ce fruit est aussi présent en Ontario, où on en trouve un peu plus qu’au Québec et où le climat lui est plus favorable. Il aurait toutefois été longtemps peu prisé en raison de son association avec les Autochtones qui en consommaient, selon M. Renaud.«C’est un peu triste, dit-il. Il est beaucoup plus populaire aux États-Unis, où il est commercialisé à petite échelle dans des petits kiosques ou dans des marchés publics.»Sa pollinisation n’est pas non plus évidente, ses fleurs ayant la particularité de dégager une odeur de... viande avariée! Cependant, «les fleurs sont peu odorantes pour les humains».Les Autochtones suspendaient d’ailleurs des carcasses d’animaux pour attirer les mouches et autres insectes nécrophages, pollinisateurs de ces fleurs.Zacharie Roy fait régulièrement des allers-retours aux États-Unis afin de ramener le plus de pawpaw possible. Son but est de les faire déguster et de les faire davantage connaître de ce côté-ci de la frontière.«Je me suis intéressé aux fruits tropicaux lors d’un voyage au Costa Rica, j’avais 17 ans, dit le jeune homme de 23 ans. Depuis, j’ai cherché un fruit que je pourrais faire pousser au Québec, mais rien ne m’allumait. Jusqu’à ce que je découvre le pawpaw lors d’une dégustation en 2021 chez Yvan Perreault [mycologue reconnu].»Nous avons joint M. Roy au bout du fil alors qu’il était dans l’État de l’Indiana, en pleine tournée de producteurs américains.«Depuis 2021, je suis en amour avec le pawpaw. C’est un fruit au goût et à la texture extraordinaire», dit-il, soucieux de trouver des façons écologiques de se nourrir et de tirer parti de la nature.«Je pense que c’est le fruit de l’avenir en Amérique du Nord et dans les pays nordiques.»Qui sait, le Québec suivra-t-il bientôt la voie de l’Italie et de la Roumanie qui, selon M. Roy, ont entamé la production commerciale de ce fruit tropical.Si des semences de pawpaw provenant des États-Unis peuvent pousser en Montérégie et à Montréal, selon Zacharie Roy, privilégier des semences rustiques issues d’arbres enracinés au Québec, ayant bravé plusieurs hivers, est plutôt la voie à suivre, souligne Vincent Renaud.Ce dernier est à l’affût de propriétaires de pawpaw dont les arbres seraient particulièrement bien adaptés à notre climat. Il prévoit ensuite d’en sélectionner les meilleures espèces afin de créer des hybrides aux qualités de rusticité, de précocité et de goût encore supérieures.Les plus populaires Justice et faits diversMylène MoisanLa CapitaleLe fil des CoopsLe fil des CoopsLes plus récents MondeMondePolitiquePolitiqueJustice et faits diversLa Vitrine

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