Name: Lévis, à la croisée des chemins
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Lévis, à la croisée des chemins

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MagazinesLe Soleil affairesSpécial LévisSpécial LévisAvec chaque chantier, elle se rapproche de son but : prouver qu’elle n’est plus une ville-dortoir, mais plutôt une plaque tournante urbaine, prête à accueillir tous ceux qui désirent y élire domicile.Et son administration ne ménage pas les stratégies pour saisir les occasions d’affaires, un modus operandi qui fait de l’initiative privée son moteur économique.Car si la Rive-Nord est une terre d’accueil pour le secteur public, la Rive-Sud est un terreau fertile pour les entreprises privées, résume Philippe Meurant, ancien directeur du développement économique de la Ville, qui vient de prendre sa retraite après plus de 15 ans à son poste.«On ne compte pas sur les pouvoirs publics pour se développer. Et c’est peut-être une bonne chose. À Québec, c’est beaucoup d’investissements publics : hôpitaux, université, aéroport, port, etc. Alors qu’à Lévis, c’est vraiment l’entreprise privée qui a donné le ton au développement.»Ouverte aux affaires, Lévis évalue à près d’un milliard de dollars par année l’investissement qui se fait sur le territoire.«Et ça fait quelques années que ça se poursuit», témoigne M. Meurant.«On est très ouvert, parce que ça prend du développement. Une ville qui ne grossit pas dépérit. Et pour dépenser, il faut générer des revenus. On a un succès vraiment intéressant. Et ça ne fait que commencer.»Avec 4 zones industrielles et 10 parcs quasi complets, comme le Dataparc et l’Innoparc, Lévis n’a pas à passer par quatre chemins pour attirer de grands noms.«La localisation de Lévis est stratégique. Nous sommes sur la route Transcanadienne, on est traversé par la voie transcontinentale du Canadien National, qui est le seul réseau ferroviaire qui se déploie à l’échelle de l’Amérique du Nord, et nous sommes baignés par la voie maritime, énumère Philippe Meurant. Alors, on est vraiment à la croisée des chemins. Quand les investisseurs ont des choix à faire, ils considèrent Lévis. On le voit de plus en plus souvent.»Microsoft et QScale, pour ne nommer que les plus récents, se sont ajoutés au portfolio des entreprises ayant choisi Lévis pour prospérer.«Du côté industriel, nous sommes passés de 4700 à plus de 5000 entreprises malgré la pandémie dans les trois dernières années. Et ça ne cesse d’augmenter. Pourquoi? Parce que Lévis est devenue attrayante», déclare le maire de la ville, Gilles Lehouillier.Et des noms bien connus, «comme la Davie, qui renaît de ses cendres», promettent également de mettre la main à la pâte.«La Davie est un phoenix important, car on parle d’un potentiel contractuel de plus de 10 milliards $ au cours des 20 prochaines années, chiffre M. Meurant. Ça va foisonner à l’échelle du Québec entier.»Ajoutons à la liste la raffinerie Valero, le Groupe Labrie, Exceldor et Frito-Lay, pour ne nommer que quelques entreprises.Et, bien sûr, Desjardins. L’institution fait partie de ces grands noms ayant sculpté Lévis. Et avec un portefeuille de 10 édifices à Lévis et une force de main-d’oeuvre de 7000 employés, seulement sur la Rive-Sud, son apport économique n’est pas chose du passé.«La force de Lévis, c’est sa diversité», précise l’ancien directeur du développement économique. Toutefois, la Ville vit avec des limitations géographiques. Elle doit se réapproprier certains terrains pour permettre à plusieurs projets de prendre racine.«Il y a des gens qui, historiquement, ont acheté de grandes superficies pour combler des besoins à long terme et qui, dans les faits, ne les utilisent pas complètement, ou les utilisent mal. On essaie de remettre la main sur ces terrains-là, ou en tout cas de favoriser leur remise sur le marché», explique M. Meurant.Au total, il y aurait environ 240 millions de pieds carrés consacrés au développement industriel sur le territoire.«Ça paraît beaucoup, mais en 2021, 11 millions de pieds carrés à vocation industrielle ont changé de main à Lévis. En 2022, on parlait de 5,8 millions de pieds carrés qui ont été vendus par la Ville à des fins industrielles.»Lévis doit donc conjuguer les enjeux de nature environnementale, démographique et de mobilité pour «renouveler» sa réserve foncière, afin d’avoir «des terrains en suffisance pour pouvoir couvrir les besoins des entreprises».Entre autres en raison du chantier naval, M. Meurant croit notamment que «la demande en terrains industriels va perdurer pour encore quelques dizaines d’années».«Davie se donne un an pour faire ses travaux de modernisation du site et, par la suite, c’est de 13 à 15 millions $ de contrats. Et moi, je pense que ça va être plus que ça», estime à son tour le maire Lehouillier.Le maire l’affirme sans hésitation : Québec et Lévis sont partenaires. Et non rivales.Mais sa ville est-elle toujours dans l’ombre de sa voisine?«Je ne dirais plus que Lévis est dans l’ombre de Québec. Elle l’a déjà été, se remémore M. Meurant. Mais là, elle a son identité propre.»Une identité qui passe notamment par un écosystème qui se cimente peu à peu et qui permet, entre autres, de colmater les fuites vers l’autre rive.«Du côté commercial, il y a plus de 2200commerces et services de proximité. Donc, on a une offre commerciale qui fait en sorte que nous ne sommes plus dépendants de Québec, ajoute-t-il. Même s’il y a encore quelques personnes qui traversent.»«On ne peut pas dissocier développement économique et qualité de vie», lance le maire Lehouillier, tel un mantra.Il est notamment très fier de voir le nombre de Montréalais échanger leur code postal pour celui de Lévis.«Pour la première fois, on a plus de gens de Montréal qui s’installent à Lévis que l’inverse. Et ça démontre que la ville est attirante, puisque les gens ne partent pas de Montréal pour le fun. Les gens viennent ici car il y a des jobs intéressantes.»Plus de 6600 personnes ont choisi Lévis entre 2020 et 2023. Cela a fait grimper la ville de plus de 150 000 habitants au premier rang des sept plus grandes villes du Québec pour la croissance de sa population (4,5 %).«On devient une terre d’accueil de la migration; on est passé de 4500 immigrants à 7500 en deux ans.» Depuis 2001, le nombre de personnes immigrantes a augmenté de 425 %.«Cette croissance urbaine vient alimenter nos entreprises en main-d’oeuvre, en expertise, en emplois», se réjouit Dominic Deslauriers, DG adjoint au développement durable. «Et nous avons un manque cruel de main-d’oeuvre, comme tout le monde. Mais à Lévis, ce qui fait peut-être la différence, c’est qu’on a une croissance démographique qui vient alimenter ce cycle-là.»Les plus populaires Justice et faits diversMylène MoisanLa CapitaleLe fil des CoopsLe fil des CoopsLes plus récents MondeMondePolitiquePolitiqueJustice et faits diversLa Vitrine

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